Florian Cravello
Chef de projet, PMP - Merck Millipore
Martillac, France
Bonjour,
J’ai très récemment obtenu ma certification PMP (cet été) et je m’étais promis de faire un retour d’expérience, les quelques rares témoignages que j’ai pu lire m’ayant bien aiguillé et rassuré lors de la préparation de ma certification.
LA PREPARATION
La préparation m’a pris 5 mois, entre la première ouverture du PMBOK et l’obtention de mon PMP. Je me suis cependant renseigné sur la certification quelques mois avant de franchir le pas. Il faut savoir que cette certification est exigeante et nécessite beaucoup de travail personnel, ces 5 mois ont donc été plutôt intensifs. J’ai lu ici et là des témoignages de personnes qui avaient travaillé entre 50 et 150 heures. Je suis tout juste dans la médiane puisque cela m’a pris une centaine d’heures, hors formation.
J’ai organisé mes révisions comme suit :
- Avant chaque session de formation, lecture des chapitres du PMBOK qui allaient être abordés. Cela m’a permis de ne pas « découvrir » les processus en cours et de mieux digérer l’information
- Suite aux cours, réalisation de fiches (1 page recto/verso) pour chaque processus
- Une fois la formation terminée et les fiches complétées, relecture complète du PMBOK
- Entraînement sur des sessions de 50 ou 100 questions, en notant à chaque fois le score pour chaque domaine de connaissances et mon évolution. Je tournais autour de 80% de bonnes réponses lors de mes derniers essais
- Deux semaines avant l’examen, test en conditions réelles de 200 questions. C’est très long, mieux vaut s’en rendre compte avant le jour J !
Pour les heures de formation, je suis passé par la société M7 que je recommande. Le cursus proposé est réparti sur 3 sessions de 2 jours (1 session par mois). L’ensemble des 42 processus sont revus, ainsi que tous les items à peine mentionnés dans le PMBOK mais qui font systématiquement l’objet de questions lors de l’examen (par exemple, les théories d’Herzberg, Maslow, etc.). Les supports de cours sont à la fois complets et synthétiques. On accède également à des exercices de e-learning entre les sessions, et (surtout !) à une base de questions similaires à celles de l’examen.
Quelque soit l’organisme choisi, je recommanderais de passer l’examen dans les 2 mois qui suivent la dernière heure de cours afin de garder les idées fraîches pour le jour J.
L’INSCRIPTION
Pour être éligible au PMP, il faut pouvoir justifier de 4 500 heures passées en management de projet (si vous êtes bac+4/5 ; sinon 7 500h pour les niveaux inférieurs à bac+4), et de 35 heures de formation.
L’inscription se fait sur le site du PMI. Une fois notre compte créé, on peut s’y prendre en plusieurs fois pour remplir le dossier. J’ai trouvé cette étape vraiment longue et fastidieuse puisqu’il faut attribuer les heures passées à la fois sur les projet mais aussi, pour chacun d’eux, parmi 30 activités listées (ex : « Obtain project resources in accordance with a procurement plan »). A noter que ces activités ne correspondent pas aux 42 processus du PMBOK. Pour me faciliter la tache, je me suis préparé un tableau avec mes projets en colonne, et ces 30 activités en lignes. J’ai ainsi renseigné la répartition de mes heures à part, avant de remplir effectivement le dossier en ligne. En tout, je dirais qu’il faut compter facilement 4 ou 5 heures pour tout renseigner. Une fois cette étape passée, on valide cette demande d’inscription et on reçoit un email de confirmation de la part du PMI. En ce qui me concerne, la réponse positive pour l’acceptation du dossier a été reçue 5 jours plus tard. A partir de la date de réception de ce second email, on bénéficie d’un an pour passer l’examen.
La prochaine étape consiste à mettre la main au porte-monnaie pour payer les frais d’examen. Cela se fait une fois de plus sur le site du PMI. Les frais sont de 555 $ si vous n’êtes pas membres du PMI, ou 405 $ si vous l’êtes. Sachant que l’on paye 159 $ pour adhérer au PMI + un chapitre (le chapitre étant l’association PMI représentant votre zone, Ile-de-France dans mon cas), on a tout intérêt à devenir membre auparavant afin de pouvoir bénéficier en sus de tous les avantages qui y sont rattachés - voir site internet du « chapitre » de votre région. A noter également que les frais de réinscription à l’examen en cas d’échec sont moindres si vous êtes membre. Dès que l’on a effectué le paiement, on sait si notre dossier est audité ou non. L’audit est réalisé de manière aléatoire auprès des postulants à l’examen. Je n’ai pas été audité donc je ne connais pas tout en détail, mais grosso modo, le PMI demande aux personnes référentes indiquées dans le dossier d’inscription de confirmer que les heures projet déclarées sont bien réelles. Un « clock-stop » est accordé pendant cet audit sur l’année de disponibilité pour l’examen.
Lorsque vous avez passé cette étape – avec ou sans audit – vous avez à présent la possibilité de choisir une date pour le passage de l’examen. Il est conseillé de s’y prendre au minimum 3 semaines avant la date souhaitée car les créneaux semblent rapidement complets. Cette inscription se fait cette fois sur le site de Prometric, la société mandatée par le PMI pour faire passer les examens. La procédure est plutôt simple et rapide.
LE JOUR DE L’EXAMEN
Je crois qu’il n’y a que deux centres pour passer l’examen en France : Paris et Toulouse. Arrivé sur place (149 rue Saint-Honoré, Paris 1er), l’équipe de Prometric vous accueille en vous expliquant en anglais les règles et le fonctionnement de l’examen. Rien n’est autorisé dans la salle d’examen : pas de nourriture, boisson, montre, etc. Il est toutefois possible de sortir pendant le test, mais sur votre temps d’examen. Vous serez filmés pendant toute la durée de l’épreuve.
Une fois en salle, vous bénéficiez d’un brouillon, d’un crayon et de bouchons d’oreilles. La session débute par un didacticiel de 15 minutes qui vous explique comment répondre aux questions, les marquer, utiliser la calculatrice, etc. Profitez de cette période pour écrire vos formules sur brouillon, et gagner un temps précieux pour la suite. A la fin de cette aide débute l’examen : 200 questions et un délai de 4 heures. Si vous avez choisi l’aide en français, l’écran est divisé en 2 parties : la partie haute avec les questions/réponses en français, et la partie basse en anglais. On ne peut toutefois répondre que dans la partie en anglais. J’avoue avoir perdu un peu de temps avec ce système car je ne pouvais pas m’empêcher de vérifier les réponses en anglais avant de valider mon choix => mais je confirme (pour les personnes qui auraient le même TOC que moi ;-) ) que la réponse C en français correspond bien à la réponse C en anglais !
A la fin des 200 questions, il est possible de revenir sur les réponses sur lesquelles vous aviez des doutes (si les 4 heures ne sont bien entendu pas écoulées). Il y a deux écoles dans la façon de répondre : en une fois ou en deux fois. Personnellement, je préfère le système « une passe », qui consiste à se poser sur la question et y répondre une fois pour toutes. L’avantage est que lorsque vous arrivez en fin d’examen vous n’avez pas à vous replonger dans d’anciennes questions. L’inconvénient est que vous prenez plus de temps pour chaque question et que vous risquez donc de vous retrouver avec un temps plus que limite pour terminer dans le délai imparti, ce qui fut mon cas….
Une fois que les 4 heures sont passées, ou que vous décidez d’arrêter l’examen, le PMI vous demande si vous souhaitez participer à une enquête (une quinzaine de minutes). Et arrive enfin le moment fatidique où vous cliquez sur le bouton pour obtenir vos résultats….. L’ordinateur compile vos réponses pendant une quinzaine de secondes (comment se fait-il que cela soit si long !?) et l’écran affiche enfin si vous êtes reçu, ou non. Puis vous sortez de la salle et Prometric vous imprime une feuille récapitulative de votre résultat.
APPORT PERSONNEL DE LA CERTIFICATION
Même si j’en suis convaincu, je suis encore trop « jeune certifié » pour pouvoir affirmer que cette certification apporte un plus en termes d’évolution, salaire, opportunités, etc. En France, il me semble que la mention PMP est surtout reconnue dans le secteur IT. Mais il ne fait aucun doute que cela s’étend progressivement vers d’autres domaines - pharmaceutique, aéronautique, etc – et que cette certification est un gage de qualité en votre faveur.
Au niveau des compétences, les (multiples) lectures du PMBOK, les cours et les exercices m’ont permis de mieux structurer les méthodologies que je connaissais et de découvrir d’autres aspects avec lesquels j’étais moins familier. C’est un des atouts de ce référentiel, il permet à la fois d’acquérir une vision global du project management, tout en entrant dans les détails opérationnels (structure d’un WBS, d’une matrice RACI, etc.). Le rôle du chef de projet et son champ d’action sont également clairement définis. On sait ce que l’on fait, et on sait où l’on va ; ce qui a d’ailleurs pour vertu de ne pas simplement vous rassurer vous, mais également l’équipe projet que vous animez. Et le résultat a été pour moi sans appel : je suis beaucoup plus confiant dans mon travail quotidien parce que je sais - et je constate - que les méthodes appliquées sont efficaces et reconnues. J’ai d’ailleurs commencé à mettre en pratique un certain nombre d’outils récemment appris.
Je reste à disposition pour des détails supplémentaires si besoin. Bon courage aux futurs certifiés !
Chef de projet, PMP - Merck Millipore
Martillac, France
Bonjour,
J’ai très récemment obtenu ma certification PMP (cet été) et je m’étais promis de faire un retour d’expérience, les quelques rares témoignages que j’ai pu lire m’ayant bien aiguillé et rassuré lors de la préparation de ma certification.
LA PREPARATION
La préparation m’a pris 5 mois, entre la première ouverture du PMBOK et l’obtention de mon PMP. Je me suis cependant renseigné sur la certification quelques mois avant de franchir le pas. Il faut savoir que cette certification est exigeante et nécessite beaucoup de travail personnel, ces 5 mois ont donc été plutôt intensifs. J’ai lu ici et là des témoignages de personnes qui avaient travaillé entre 50 et 150 heures. Je suis tout juste dans la médiane puisque cela m’a pris une centaine d’heures, hors formation.
J’ai organisé mes révisions comme suit :
- Avant chaque session de formation, lecture des chapitres du PMBOK qui allaient être abordés. Cela m’a permis de ne pas « découvrir » les processus en cours et de mieux digérer l’information
- Suite aux cours, réalisation de fiches (1 page recto/verso) pour chaque processus
- Une fois la formation terminée et les fiches complétées, relecture complète du PMBOK
- Entraînement sur des sessions de 50 ou 100 questions, en notant à chaque fois le score pour chaque domaine de connaissances et mon évolution. Je tournais autour de 80% de bonnes réponses lors de mes derniers essais
- Deux semaines avant l’examen, test en conditions réelles de 200 questions. C’est très long, mieux vaut s’en rendre compte avant le jour J !
Pour les heures de formation, je suis passé par la société M7 que je recommande. Le cursus proposé est réparti sur 3 sessions de 2 jours (1 session par mois). L’ensemble des 42 processus sont revus, ainsi que tous les items à peine mentionnés dans le PMBOK mais qui font systématiquement l’objet de questions lors de l’examen (par exemple, les théories d’Herzberg, Maslow, etc.). Les supports de cours sont à la fois complets et synthétiques. On accède également à des exercices de e-learning entre les sessions, et (surtout !) à une base de questions similaires à celles de l’examen.
Quelque soit l’organisme choisi, je recommanderais de passer l’examen dans les 2 mois qui suivent la dernière heure de cours afin de garder les idées fraîches pour le jour J.
L’INSCRIPTION
Pour être éligible au PMP, il faut pouvoir justifier de 4 500 heures passées en management de projet (si vous êtes bac+4/5 ; sinon 7 500h pour les niveaux inférieurs à bac+4), et de 35 heures de formation.
L’inscription se fait sur le site du PMI. Une fois notre compte créé, on peut s’y prendre en plusieurs fois pour remplir le dossier. J’ai trouvé cette étape vraiment longue et fastidieuse puisqu’il faut attribuer les heures passées à la fois sur les projet mais aussi, pour chacun d’eux, parmi 30 activités listées (ex : « Obtain project resources in accordance with a procurement plan »). A noter que ces activités ne correspondent pas aux 42 processus du PMBOK. Pour me faciliter la tache, je me suis préparé un tableau avec mes projets en colonne, et ces 30 activités en lignes. J’ai ainsi renseigné la répartition de mes heures à part, avant de remplir effectivement le dossier en ligne. En tout, je dirais qu’il faut compter facilement 4 ou 5 heures pour tout renseigner. Une fois cette étape passée, on valide cette demande d’inscription et on reçoit un email de confirmation de la part du PMI. En ce qui me concerne, la réponse positive pour l’acceptation du dossier a été reçue 5 jours plus tard. A partir de la date de réception de ce second email, on bénéficie d’un an pour passer l’examen.
La prochaine étape consiste à mettre la main au porte-monnaie pour payer les frais d’examen. Cela se fait une fois de plus sur le site du PMI. Les frais sont de 555 $ si vous n’êtes pas membres du PMI, ou 405 $ si vous l’êtes. Sachant que l’on paye 159 $ pour adhérer au PMI + un chapitre (le chapitre étant l’association PMI représentant votre zone, Ile-de-France dans mon cas), on a tout intérêt à devenir membre auparavant afin de pouvoir bénéficier en sus de tous les avantages qui y sont rattachés - voir site internet du « chapitre » de votre région. A noter également que les frais de réinscription à l’examen en cas d’échec sont moindres si vous êtes membre. Dès que l’on a effectué le paiement, on sait si notre dossier est audité ou non. L’audit est réalisé de manière aléatoire auprès des postulants à l’examen. Je n’ai pas été audité donc je ne connais pas tout en détail, mais grosso modo, le PMI demande aux personnes référentes indiquées dans le dossier d’inscription de confirmer que les heures projet déclarées sont bien réelles. Un « clock-stop » est accordé pendant cet audit sur l’année de disponibilité pour l’examen.
Lorsque vous avez passé cette étape – avec ou sans audit – vous avez à présent la possibilité de choisir une date pour le passage de l’examen. Il est conseillé de s’y prendre au minimum 3 semaines avant la date souhaitée car les créneaux semblent rapidement complets. Cette inscription se fait cette fois sur le site de Prometric, la société mandatée par le PMI pour faire passer les examens. La procédure est plutôt simple et rapide.
LE JOUR DE L’EXAMEN
Je crois qu’il n’y a que deux centres pour passer l’examen en France : Paris et Toulouse. Arrivé sur place (149 rue Saint-Honoré, Paris 1er), l’équipe de Prometric vous accueille en vous expliquant en anglais les règles et le fonctionnement de l’examen. Rien n’est autorisé dans la salle d’examen : pas de nourriture, boisson, montre, etc. Il est toutefois possible de sortir pendant le test, mais sur votre temps d’examen. Vous serez filmés pendant toute la durée de l’épreuve.
Une fois en salle, vous bénéficiez d’un brouillon, d’un crayon et de bouchons d’oreilles. La session débute par un didacticiel de 15 minutes qui vous explique comment répondre aux questions, les marquer, utiliser la calculatrice, etc. Profitez de cette période pour écrire vos formules sur brouillon, et gagner un temps précieux pour la suite. A la fin de cette aide débute l’examen : 200 questions et un délai de 4 heures. Si vous avez choisi l’aide en français, l’écran est divisé en 2 parties : la partie haute avec les questions/réponses en français, et la partie basse en anglais. On ne peut toutefois répondre que dans la partie en anglais. J’avoue avoir perdu un peu de temps avec ce système car je ne pouvais pas m’empêcher de vérifier les réponses en anglais avant de valider mon choix => mais je confirme (pour les personnes qui auraient le même TOC que moi ;-) ) que la réponse C en français correspond bien à la réponse C en anglais !
A la fin des 200 questions, il est possible de revenir sur les réponses sur lesquelles vous aviez des doutes (si les 4 heures ne sont bien entendu pas écoulées). Il y a deux écoles dans la façon de répondre : en une fois ou en deux fois. Personnellement, je préfère le système « une passe », qui consiste à se poser sur la question et y répondre une fois pour toutes. L’avantage est que lorsque vous arrivez en fin d’examen vous n’avez pas à vous replonger dans d’anciennes questions. L’inconvénient est que vous prenez plus de temps pour chaque question et que vous risquez donc de vous retrouver avec un temps plus que limite pour terminer dans le délai imparti, ce qui fut mon cas….
Une fois que les 4 heures sont passées, ou que vous décidez d’arrêter l’examen, le PMI vous demande si vous souhaitez participer à une enquête (une quinzaine de minutes). Et arrive enfin le moment fatidique où vous cliquez sur le bouton pour obtenir vos résultats….. L’ordinateur compile vos réponses pendant une quinzaine de secondes (comment se fait-il que cela soit si long !?) et l’écran affiche enfin si vous êtes reçu, ou non. Puis vous sortez de la salle et Prometric vous imprime une feuille récapitulative de votre résultat.
APPORT PERSONNEL DE LA CERTIFICATION
Même si j’en suis convaincu, je suis encore trop « jeune certifié » pour pouvoir affirmer que cette certification apporte un plus en termes d’évolution, salaire, opportunités, etc. En France, il me semble que la mention PMP est surtout reconnue dans le secteur IT. Mais il ne fait aucun doute que cela s’étend progressivement vers d’autres domaines - pharmaceutique, aéronautique, etc – et que cette certification est un gage de qualité en votre faveur.
Au niveau des compétences, les (multiples) lectures du PMBOK, les cours et les exercices m’ont permis de mieux structurer les méthodologies que je connaissais et de découvrir d’autres aspects avec lesquels j’étais moins familier. C’est un des atouts de ce référentiel, il permet à la fois d’acquérir une vision global du project management, tout en entrant dans les détails opérationnels (structure d’un WBS, d’une matrice RACI, etc.). Le rôle du chef de projet et son champ d’action sont également clairement définis. On sait ce que l’on fait, et on sait où l’on va ; ce qui a d’ailleurs pour vertu de ne pas simplement vous rassurer vous, mais également l’équipe projet que vous animez. Et le résultat a été pour moi sans appel : je suis beaucoup plus confiant dans mon travail quotidien parce que je sais - et je constate - que les méthodes appliquées sont efficaces et reconnues. J’ai d’ailleurs commencé à mettre en pratique un certain nombre d’outils récemment appris.
Je reste à disposition pour des détails supplémentaires si besoin. Bon courage aux futurs certifiés !